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Je déclare la saison ouverte !

Week-end en deux parties : un samedi à bricoler, vérifier, régler, perdre des trucs dans l’eau, même pêcher malgré moi et un dimanche sur l’eau pour une courte navigation mi voile mi moteur.

Le samedi c’est seul que je me rends d’abord sur le bateau, j’ai mon programme bien établi et ça commence par récupérer ma drosse d’enrouleur. Il se trouve que c’est le bout le plus cher et le plus costaud que j’ai sur le bateau : 12 m de bout en Ø8 avec âme dyneema (une fibre textile aussi résistante que l’acier). Je l’avais initialement acheté pour en faire ma drisse de grand voile, mais je m’étais alors totalement planté sur la mesure. En revanche, la mesure était juste pour l’enrouleur, et les qualités du bout (aucun allongement) en font une drosse de luxe. C’est aussi ce bout que j’utilise comme hauban provisoire pour le matage. Et bien sûr, une fois le mât en l’air, défaire à distance le paquet de noeud autour des barres de flèches prend un peu de temps et demande bien de l’abnégation. Ça coince. Armé d’un tasseau de 2m30 et de deux pares-battages miniatures pour faire contrepoids, au bout d’une petite heure, j’ai récupéré le bout et peux le remettre à poste.

J’ai ensuite mon palan de pataras à changer, je m’étais aperçu que celui que j’avais mis n’était pas le bon. J’ai sur le bateau une couleur par bout (rouge pour la GV, bleu pour le génois, crème pour le spi), sauf sur les palans qui sont tous de la même couleur ce qui n’aide pas toujours à les reconnaître. Mais le palan initial a comme rétréci au lavage (en fait le mat est désormais plus porté en avant) et si j’envisage d’abord refaire le palan, je finis par trouver une boucle dyneema fabriquée lors de l’atelier avec Fabrice dont je me dis qu’elle prolongera convenablement mon palan. Hop, plié.

Je dois percer le pont pour faire passer le câble électrique du feu de mouillage. J’ai acheté un passe-pont que je trouve plutôt très bien foutu, mais en le démontant, je me rends compte qu’il faut un tournevis de précision pour manipuler les vis serties dans une sorte de bakelite. Evidement je n’ai pas ce genre d’outil à bord, je l’ajoute à ma liste pour les courses du midi, avec quelques autres petits machins… et je m’abstiens de percer le pont avant d’être sûr de pouvoir terminer l’atelier :)

La pause du midi sera prise à la Roche Bernard pour pouvoir y faire mes quelques courses, j’ai du temps à perdre, je mangerai à la crêperie du port, en terrasse. Le temps est moyen, des éclaircies et quelques gros nuages, noirs parfois, mais il n’y avait pas de pluie d’annoncée. Sauf qu’arrivé à ma beurre sucre, la terrasse en panique rentre à l’intérieur. Il tombe trois gouttes. Je suis le seul encore dehors, un voisin avec son assiette en main me qualifie gentiment de « touriste », ce à quoi je lui répond gentiment que ça va aller. Le pari était risqué mais je finirai ma crêpe sans soucis et le temps de payer au bar, également en panique de la réorganisation des tables, la pluie aura cessé totalement.

Pose repas à La Roche Bernard

Après quelques courses et de retour au bateau, vient le réglage du mât, lors la précédente session, je l’avais fait en me fiant à mon instinct, mais en me renseignant au retour, je me suis dit que je devais pouvoir faire beaucoup mieux. Et en effet en mettant mon oeil dans la gorge, passé les barres de flèches, le mât porte assez sévèrement à droite… En appliquant les principes lus dans le manuel Selden, je perds quand même un tournevis à l’eau puis en desserrant le ridoir de hauban tribord, il s’ouvre, et 30 secondes et quelques jurons plus tard, la chape file elle aussi à l’eau… je la pensais encore solidaire du filetage du bas. A tort. A l’aide d’une drisse, je sécuriserai mon mât le temps d’aller en face acheter un ridoir neuf un poil énervé, désespéré beaucoup. Le ridoir remonté, je finirai le réglage sans plus d’anecdotes, et à la fin, je suis vraiment rassuré de ce que je vois en mettant mon oeil dans la gorge. Rassuré de n’être pas parti en mer avec un le réglage initial surtout !

Droit comme un i

Je voulais aussi changer la durite d’échappement du moteur. Le moteur est en puit sur l’Edel4, et les gaz ont tendance à s’y accumuler, ce qui peut poser des problèmes de carburation. Du coup, j’ai une durite qui part de l’échappement du moteur et ressort à l’arrière, à l’extérieur du puit. Sauf que celle ci, devenue cassante, n’avait pas survécue aux derniers montages démontages du moteur. J’ai un flexible de gaz que le gars du ship m’a proposé sans qu’on ne le sente vraiment convaincu de son choix. On verra à l’usage si ça tient. Pour cela, je dois sortir le moteur de l’eau. Il est lourd le p’tit chameau, mais je commence à avoir le geste. Le moteur est dans le cockpit et je vois un truc bouger à sa base… plus jeune j’aurais sauté à l’eau, mais je crois reconnaître une anguille (une petite anguille). Comment ai-je réussi à pêcher une anguille juvénile à l’aide d’un moteur de 30kg, je ne me l’explique toujours pas. Mais toujours est-il que la remettre à l’eau fut plus long que de sortir le moteur… c’est que ça ne s’attrape pas comme ça !

Ca a de la mémoire un cygne !

Puis je rebranche mon antenne VHF et câble mon passe-pont, passe quelques rondelles aussi autour de l’axe de l’enrouleur, serre l’ensemble, et… termine par du rangement, les outils quittent le navire ! Et si il y avait une image que je voulais voir c’était celle là ! Et en plus, il fait maintenant très beau.

Bye bye les travaux !
Bye bye les travaux !

Je rentre à la maison où la petite famille m’attend, il est question de manger au restaurant avant d’aller dormir au bateau. Au retour, je m’affaire à divers ateliers à commencer par hisser le génois, il y avait beaucoup de vent dans l’après midi, j’ai préféré attendre le soir que le vent ne tombe. Avec l’aide des petits et du winch parce que c’est rigolo et que sans lui hisser la voile était un peu compliqué pour eux, le génois retrouve sa place sur l’enrouleur tout neuf. La longueur est bonne, la ralingue coulisse tout seul, et surtout : l’enrouleur tourne tout seul. Maintenant je sais que l’ancien avait fait son temps. Puis je teste le feu de mouillage en branchant le câble sur une prise 12v (dont je sais maintenant reconnaître la borne + : c’est celle en forme de -). Ca marche super, on ne voit que mon feu de mouillage de tout le port !

On ne voit que lui (mon feu de mouillage) !
On ne voit que lui (mon feu de mouillage) !

Bonne nuit (malgré une odeur d’essence assez marquée).

Petit déjeuner : "La pêcheuh"

Au petit déjeuner, il me reste la grand voile à hisser, quelques palans à installer, les écoutes à passer. Le temps de larguer les amarres il est à peu près midi quand on quitte le ponton. Ponton qui encore une fois est extrêmement bien abrité ! Au bout de 50m, on se rend compte que ça souffle quand même beaucoup. Je dois commencer par mettre de l’essence et la manoeuvre m’inquiète quand même un peu, le ponton n’est pas totalement dégagé et la manoeuvre ne se passe pas tout à fait comme je l’aurais souhaité, rien de grave, mais je manque un peu d’erre en approchant du ponton et ça ne tourne pas super bien sur la fin. Bon on accoste quand même, je sors la nourrice, et c’est gavé d’essence dessous (heureusement elle est dans une sorte de bac), nourrice qui fuit manifestement par le haut, ce qui explique sans aucun doute l’odeur de la veille. On remplit, fait des mélanges, l’occasion de faire pratiquer les pourcentages au petit : 1% de 10l, ça fait ?… 30ml pour 30l, si j’ai 10l… Les maths autour du moteur, ça salit bien les mains, et avant d’y aller, on fait un tour au lavabo de la capitainerie.

Aaaaand ! Il ne fait pas très beau, il y a trop de vent, mais j’y vais quand même (et je ne le regretterai pas) !

Contre l’avis général, je me donne même le luxe de déployer le génois, pas totalement, mais suffisamment pour me rendre compte en vrai à quel point un enrouleur neuf ça change tout sur tout. Ça se déploie tout seul, ça se maîtrise comme un rien, un peu plus de génois, un peu moins, si je veux oui, et même seul à la manoeuvre ! Quel plaisir ! Et juste au génois, la Vilaine au vent arrière devient un vrai plaisir : pas de dévente du génois pas de cap pointu à conserver sous peine de voir la bôme traverser. Et au loch, on est entre 3 et 4 noeuds, c’est très agréable. Pendant que je me réjouis d’être à la barre, dans le carré on ouvre les sardines, on coupe le pain, quelques sandwichs m’arrivent, et même une petite bière… La Roche Bernard apparaît, on range la voile (est-ce que je vous ai dit à quel point le nouvel enrouleur est un plaisir à manipuler ?), on fera un tour au moteur avant de se retrouver face au vent… ça souffle en vrai ! :)

J’avais prévu de faire le retour avec la seule GV, mais je n’arrive pas à me décider du nombre de ris à prendre, et je n’ai pas passé mes bosses de ris. Je décide de rentrer au moteur. C’est sans doute mieux ainsi.

Voici à quoi ressemblait ma première sortie de l’année. Peut faire mieux, mais, eh ! Ça y est, c’est reparti !

Il nous reste du temps arrivé au ponton, et si la météo est moyenne, ce n’est pas non plus désagréable, il fait bon et ne pleut pas. Avec les petits on nettoie le pont. La Toute-Petite aura effacé une dizaine de gros lichens dans l’anti-dérapant, armée du dos d’une petite cuiller en plastique, d’une brosse, d’eau et d’une brosse à dents qui fera parler quelques voisins de ponton. C’est un travail de précision que d’enlever les lichens dans l’antidérapant…

2 Commentaires

  1. patrice patrice

    Sympa ton récit,plein d’humour et d’anecdote.
    patrice

    • Ghismo Ghismo

      Merci Patrice, je ne manquerai pas de faire signe si je m’approche du golfe, mais ce ne sera probablement pas avant septembre, cet été c’est Noirmoutier encore. A moins que, le long week-end du 14 juillet… faut que j’en parle !

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