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La loose 3000

Les fins de saison se suivent et décidément, se ressemblent !

Dimanche matin, mon copro m’appelle : « le port m’a contacté, le génois s’est détaché et s’est déchiré pendant la tempête de la nuit, et il manque deux ridoirs »… Ouh bondlà ! Je consulte pourtant la météo chaque semaine depuis la dernière sortie, en espérant faire une ultime virée sur l’eau avant la saison prochaine. J’avais donc vu arriver la tempête, et m’étais posé la question d’aller faire un tour sur le bateau samedi pour s’assurer que tout va bien. J’ai finalement décidé d’avoir confiance, mal m’en aura pris. Il y a les voiles, mais surtout : on a des ridoirs à changer, c’est une autre nouvelle bien surprenante, après les avoir changé cet été, je ne pensais pas y retourner aussi vite. C’est vrai qu’ils étaient un peu en bout de course, ce qui était déjà le cas auparavant, j’aurais peut-être du refaire les haubans un peu plus long.

Toujours est-il que dès le lendemain, on se dirige vers le port. Le génois a été enlevé par les services du port, et en effet, les deux galhaubans se promènent sur le pont ! Je retrouve une cage de ridoir dans le cockpit, on la gardera en spare… Heureusement que le mât est bien tenu par les bas haubans ! Première étape sous une pluie battante au ship du port, on y prend deux ridoirs, et des manilles bien solides pour les prolonger. Puis on passe à la capitainerie qui nous indique où se trouvent les ateliers. Deux gars très sympa nous accueillent et nous montrent le génois. Apparemment, il n’y a que la bordure de la voile qui est arrachée, je souffle un peu, ça peut se réparer sans trop entrer dans les frais. Les gars n’en savent pas beaucoup plus, c’est leur collègue Jean-Clair qui est intervenu. J’en déduis que le génois ne s’est sans doute pas détaché, qu’il a du battre un peu fort et voilà… C’est rassuré que je rentre le soir avec mon sac à voile. Ce n’aura été que de courte durée, en déroulant la voile, elle est effectivement bien déchirée, et il semble que le bout qui l’assurait repliée a cassé net. Il est donné pour une charge de rupture de 800kg !

On poursuit avec la mise en place des ridoirs, et le démontage de la grand voile, pour le coup je ne prévois plus de sortie avant le printemps. Et tant qu’on y est, je m’occupe aussi de sortir le safran et le moteur de l’eau pour le ramener à la maison.

Quelle autre surprise que celle là !

En jetant un oeil dans le puits, on découvre un moteur envahi de tout un tas de petits animaux invertébrés et quelques végétaux ! Dans une concentration absolument démentielle ! Quand on était à Arzal, le moteur est toujours ressorti propre de l’eau, même au bout de la première année, et on l’avait nettoyé juste avant d’arriver à Pornichet. En seulement 3 mois, voici donc ce qu’on peut obtenir dans un port en eau de mer : l’enfer ! En plus, ça ne se revend même pas à la criée, c’est absolument sans intérêt… On sort donc le jet d’eau et il y a en particulier un grand nombre de petites boules translucides qui s’accrochent. En dirigeant le jet d’eau dessus, ça résiste jusqu’à littéralement exploser et projeter une gerbe d’eau salée. Tout ceci sent fort les huitres, et je vois partir non sans appréhension tout ce petit monde dans la bonde du fond de cockpit qui donne sur le puits de dérive (penser à mettre un jour un produit bien caustique là dedans sans se faire repérer, je déconne bien sûr, quoi que ;)… On ramènera le moteur presque propre avec pour objectif de le nettoyer en profondeur à Nantes.

Quant au safran ? Eh bien, j’ai eu la bonne idée de le peindre au coppercoat, lui est sorti parfaitement nickel, un petit coup de brosse et il repart comme neuf. À la saison prochaine, je passerai une bonne couche d’antifouling sur l’embase du moteur !

N’empêche, en juste trois mois, c’est absolument dingue de voir ce que la vie peut être envahissante. Et puis : lesson learned, doublement, en septembre prochain, je décroche mes voiles quitte à les laisser dans le carré avant de passer sur la saison qui suit.