Ce devait être la dernière sortie de la saison, et je misais dessus pour dépasser les 300 milles nautiques* parcourus avec le bateau cette année et faire le plein de sensations avant le printemps prochain. C’est raté.
Je voulais aussi tester ma station de navigation, que je venais de terminer. Le GPS demande un peu de temps pour trouver ses satellites, aussi, c’est la première chose que je branche en arrivant. Pas de bol, la prise 12v est montée à l’envers, et une fumée épaisse sort de la boite. Bon, les composants coutent pas bien cher, on aura l’occasion de remonter ça avant la saison prochaine.
Et puis, on fait un petit stop à la pompe, et là, je me rends compte que j’ai oublié mon portefeuille. C’est mon équipier qui m’avance, mince :/
On passe ensuite l’écluse aux côtés d’un gars en solitaire à bord d’un bateau de 30 pieds. Son moteur diesel refuse de se relancer, et alors qu’il est occupé à pousser sur le démarreur, on entends des énormes craquements, le gars réalise vite que son haussière se bloque et que son bateau commence à se suspendre au quai par l’avant, il saute sur son amarre et arrive in extremis à la décoincer, non sans y mettre beaucoup de force (heureusement pour lui, il n’est pas bâtit comme moi) ! Et au moment où les portes s’ouvrent, son moteur n’étant toujours pas démarré, on lui propose de le prendre en remorque pour le déposer au ponton. Ce qu’on fera malgré le vent et le fardage du bateau.
Descente ensuite de la Vilaine au moteur. Il fait beau, ça souffle comme il faut, on va s’éclater ! Un peu après Tréhiguier, la houle se lève bien comme il faut (les « brisants au jusant par vent d’W » des cartes marines ne sont pas une légende) ! On décide de lever la grand voile, avec un ris, le bateau est face au vent, ça secoue, mais on s’accroche, la voile monte doucement, et puis d’un coup scriiiitch, longue déchirure dedans. On affale tout à commencer par le moral, demi tour, et zut, fuck !
Bien sur, hors saison, les éclusages sont moins fréquents, en se présentant vers midi et demie il nous faudra patienter jusqu’à 14h pour passer l’écluse, l’occasion de discuter en mangeant autour d’une bonne bière de Charlotte. Ecluse qu’on passera dans un mouchoir de poche, avec le nez dans un gros cata et la porte à moins d’un mètre derrière, heureusement, pour ça, les éclusiers sont super forts pour donner les bons conseils, à chaque fois, ça m’épate !
Du coup, on a du temps et comme on ne prévoit pas de revenir de si tôt, on en profite pour un bon coup de ménage et ramener toutes les voiles à la maison, démonter le safran, qui après 6 mois dans l’eau ressort nickel, mon coppercoat marche super, et c’est le truc cool du jour !
Je m’occuperai cette semaine de voir ce qu’on peut faire avec ma grand voile, mais je me serais bien passé de cet épisode.
Quelle loose !
* j’échoue à 5 milles de mon objectif avec 295 milles en 2015, ce qui n’est pas si mal, bon on fera beaucoup mieux l’an prochain. :)