Trois semaines qui commencent par un dimanche sur le bateau et se poursuivent par un peu de travail de menuiserie.
Le dimanche, on se rend à Pornichet pour faire une petite visite hivernale au bateau sous un beau soleil. Au programme : prendre les cotes de la cloison qui bordent la descente pour les habiller, aérer le bateau et faire sécher les coussins au soleil, nettoyer la carène qui accueille un peu de végétation et prendre les cotes des chandeliers pour protéger les voiles du ragage.
Ca fait longtemps que les cloisons qui bordent la descente me chiffonnent un peu. L’ancien propriétaire y avait fixé des vide-poches, il y a des fils électriques qui en sortent, des instruments qui traversent. Ce n’est pas très joli, et si je veux à l’avenir y ajouter du rangement, je ne voudrais pas percer à nouveau la cloison qui n’est pas bien épaisse. L’idée est de l’habiller avec du contreplaqué, en réutilisant le plancher de l’annexe qui est partie à la poubelle. Ceci permettra plus facilement d’y accrocher ce qu’on veut (d’autres vides poches, des crochets, une VHF fixe un jour). Mais aussi de fixer le ruban de led qu’on a acheté il y a longtemps, et passer les câbles des instruments sans que ça ne soit visible. La cloison a une forme compliquée, c’est une sorte de triangle à 6 côtés (oui, ce n’est pas un triangle, mais regardez les photos pour comprendre ce que je veux dire). Et rien de tel dans ce cas là qu’un bon carton pour en obtenir la forme. Du carton j’en ai apporté dans mon sac, j’y vais par itérations successives pour obtenir la forme souhaitée pour mes panneaux. Ces panneaux seront placés sur des tasseaux pour les décoller de la cloison, passer les câbles dessous et les leds sur les bords pour un éclairage indirect, éventuellement coloré.
Il y a un peu de végétation sous la coque, comme sur tous les bateaux avoisinants. Je n’ai pas de balais à manche incurvé comme mon voisin de ponton régatier, mais avec mon lave-pont on arrive à frotter sur les parties les plus accessibles. Ce sera toujours ça de moins à faire lors de la sortie d’eau au printemps (d’ailleurs il va falloir penser à réserver la grue). Et puis je suppose que ça doit ralentir la prolifération un peu.
Les coussins avaient bien besoin d’un peu d’air, de l’air il y en a ainsi que du soleil, profitons-en !
Enfin, je voudrais découper dans du cuir de quoi protéger mes voiles du ragage sur les chandeliers. Il me reste du carton pour me faire un patron sur mesure. On verra ce qu’on trouvera comme cuir, et si mes vieilles chaussures pourront fournir suffisamment de cuir pour cela. Et si ce n’est pas trop vilain aussi :)
Voici comment on occupe une belle journée où on sent le printemps pas loin d’arriver, avec ses promesses de jolies navigations !
Semaine suivante, on retourne à l’atelier (en fait au bureau). Et on ponce et découpe les panneaux avec le modèle découpé dans le carton la semaine passée. Je tente la scie sauteuse, mais je ne parviens pas à maîtriser l’engin qui décide quoi que je fasse, quels que soient les guides que je place, quelle que soit la distance de sécurité que je me donne, de venir mordre sur la pièce à découper. Je peste un peu sur l’indélicat engin (ou mon incapacité à comprendre comment l’utiliser correctement) et je retourne à des méthodes éprouvées : la défonceuse le long d’un guide. Et ça, ça marche bien direct.
Je colle aussi les dernières parois du boitier tout-bois de ma station de nav. On commence à voir ce à quoi ça ressemblera ! Et si ça aurait pu être un peu plus droit, je ne suis pas mécontent du résultat.
Une semaine passe, nouveau week-end à l’atelier, et cette fois ci on prépare les panneaux et le boitier de la station de nav à être résiné.
Du ponçage, de la mise à niveau avec une fraise à copier, quelques trous percés pour fixer le cadre de l’écran sur le boitier, et une petite bêtise aussi. Je me disais que si je pouvais essayer une sorte de joint congé à la colle pour consolider le boîtier, ce serait sans doute intéressant structurellement. Je mets donc un filet de colle le long des angles, et tente d’en limiter l’expansion à l’aide de chatterton.
Le lendemain, c’est l’échec ! La colle à bois extérieur a tendance à gonfler, et le chatterton n’aura pas suffit à contenir le tout. Dremel pour virer tout ça, dommage c’était plutôt propre jusque là. C’est pas trop mal, mais une étape plus tôt, c’était parfait.
Sur ce, on passe une dernière fois les panneaux à l’acétone, et on prépare la résine : 3% de durcisseur pour 20cl de résine.
C’est ma première expérience avec ce genre de produits. Et 20cl, c’est un peu trop, je finirai avec un bon tiers de produit qui commence à durcir avant de pouvoir l’étaler. Je réussirai plutôt bien un des panneaux de cloison, l’autre montrera des vagues disgracieuses en durcissant. j’ai l’impression qu’il faut vraiment charger la résine sur les surfaces plates, là où j’ai essayé d’étaler, ça ne fonctionne pas trop. Je suppose qu’après ponçage ça devrait être exploitable. Je l’espère en tout cas. La station de nav prend une jolie couleur, on s’approche du résultat attendu.
Et la prochaine fois, on ponce et on vernit.