Jeudi, et c’est le dernier jour passé avec tout le groupe qui s’éparpille dès le lendemain. On pointe l’étrave vers l’île aux Moines dans le Golfe du Morbihan.
C’est aussi la première nuit passée sans être perturbé par la houle. Et dès le matin, Sébastien fait le show et s’envoie en l’air d’abord sur son bateau puis sur celui d’Erwan. Patrice disposait d’une chaise pour monter au mât, ce qui a intéressé Seb et Erwan qui avaient des trucs à régler là haut. Malheureusement, je n’ai pu assister qu’au deuxième grimpé mais les autres ont largement couvert l’évènement, Chouf aurait même envoyé son drone pour immortaliser la scène d’en haut.
[note: j’irai chercher d’autres photos que les miennes pour illustrer mes billets]
On décolle de Quiberon assez tardivement, un peu avant midi sous un ciel couvert et un vent bien léger. On marche entre 1 et 3 noeuds jusqu’à toucher Méaban. Sodebo quadrille le plan d’eau en moins de temps qu’il n’en faut pour que nous ne le traversions simplement en ligne droite. A un moment, la VHF s’excite un peu, le trimaran frôle l’arrière de la flottille et on prend les paris sur qui gagne à ce petit jeu. On capitule mais on s’en remet quand même à la photo d’arrivée… des fois qu’une tête baissée aurait pu nous donner l’avantage.
A la VHF aussi, on fait la rencontre d’Agathe, monitrice de voile dans le coin, et très (mais très, très, très) bavarde ! On saura tout de la vie du club, certains parmi nous en couperont leur radio !
Vidéo prise depuis La Chance
Le vent forcit franchement dès la cardinale sud Méaban passée, et on tire des bords en face de la plage d’Arzon pour attendre les autres. Mais on finit quand même par affaler le génois pour pouvoir pénétrer dans le Golfe avec les autres. Pignouf est décidément beaucoup trop rapide, même sans génois, on doit maintenant dérégler la GV pour se faire revenir dessus !
C’est mon deuxième contact avec le Golfe à la voile, et l’action des courants sur la navigation m’étonne toujours autant. Plus que ça, l’aspect de la surface de l’eau parfois crépitante, parfois aplanie comme un miroir m’éclate complètement.
Le groupe est de nouveau réuni, mais Patrice tente une route différente de la notre en passant à l’est de la Jument. Nous, on suit sagement Sébastien et on se retrouve en un rien de temps face à l’île aux Moines. On a du temps avant de penser à chercher un appontement, alors on profite de l’espace relativement ouvert entre l’anse de Kerledan, Berder et l’île aux Moines pour batifoler entre nous. C’est à celui qui s’approchera le plus du bateau du copain. Et c’est un exercice très amusant auquel je n’ai jamais eu trop l’occasion de m’adonner en dehors de la flottille (je ne régate pas non plus). Alors profitons en !
Un peu avant 17h, on quitte notre terrain de jeu et on s’engouffre dans le très agité passage entre Port Blanc et L’île aux Moines. Moi qui m’émerveille des mouvements de l’eau dans le coin, là je suis servi !
Les pontons de l’île aux Moines sont posés au milieu de l’eau. En revanche, un service de rade nous permet de rejoindre le sol à bord de turbulents Zodiacs. On s’enquiert à la VHF de savoir jusqu’à quelle heure on peut profiter du service : 17h30 ! Il doit être 17h15, aussi les annexes sortent fissa des bateaux, on les gonfle sur le ponton en même temps qu’on demande à venir nous chercher. Le gars arrive une dizaine de minutes après et une annexe n’est pas tout à fait prête, on lui demande si il peut nous attendre, il repart direct avec un air pas très heureux. Il reviendra après un aller-retour à Port Blanc, nous laisse embarquer les annexes, et avant même que tout le monde ne soit assis, démarre en trombe. Didier, en tombe à la renverse, heureusement sur le boudin d’une de nos annexes. Nulle doute qu’on payait là notre impréparation et la fin de journée de l’employé du port.
Didier se réjouissait de nous inviter à prendre l’apéro dans la maison de son enfance qu’il a sur l’île. On y arrive en empruntant un petit sentier le long de la côte qui nous fait passer devant le mouillage de son Brio. Sa maison bénéficie d’une vue imprenable sur son bateau et sur la mer allant du nord à l’ouest. On comprend qu’il soit aussi attaché à son île et qu’il y ait passé toutes ses vacances depuis tout petit ! :)
C’était le premier apéro, car avant d’aller prendre notre table « Chez Charlemagne », on profite de la barge-terrasse du lieu. On mange royalement, et on est rejoint par les skippers du groupe de jeune du 93 qui sont arrivés sur le ponton en face du notre à peu près en même temps que nous. Décidément, ceux là ne nous lâchent pas !
Vient le moment de revenir sur le ponton, l’équipage de La Chance semble fomenter un mauvais coup. Ils me dévisagent de la tête au pieds en rigolant entre-eux, font de même avec les autres membres du groupe, en particulier Erwan mon chef de bord… mais semblent conclure que ce sera moi ! On a trois annexes, pour huit gaillards, dont deux moins gaillards que les autres, dont je fais partie… Au moment de former les équipes de rameurs, je me retrouve bizarrement appelé dans l’annexe de La Chance. J’ai une des deux pagaies, on est trois à bord et on a le courant dans le nez, le ponton est plus loin que prévu !
Sur le ponton d’en face, c’est la foire ! Les jeunes ont quartiers libres car c’est leur dernière soirée. Heureusement, leurs encadrants annoncent vite « la dernière chanson » et le couvre feux.
17,7 milles, 3,9 noeuds de moyenne (fond)
Depuis dimanche : 89,9 milles nautiques