Où on ne parle pas de foot, mais plus de feu d’artifice sur l’eau.
14 juillet, et nous arrivons en famille à Pornichet. Le groupe fait scission : les filles à la plage, les gars au bateau. Il fait chaud, et si il y a un peu d’air, il ne circule pas dans le carré. Je lui préfère le cockpit et crois m’abriter du soleil avec le peu d’ombre que je trouve. En fait je crame pas mal malgré la crème solaire mais je ne m’en rendrai compte qu’un peu trop tard… Les filles finissent par rentrer, je questionne la petite sur l’état de la mer : non, il n’y a pas de vague… chouette chouette chouette, c’est ce que je voulais entendre !
Sitôt le repas avalé, on peut larguer les amarres et faire cap vers le Boulevard Charles de Gaule à La Baule. C’est là que doit être tiré le feu d’artifice à 23h ce soir et je compte bien prendre une belle place au mouillage !
En fait, après trois bords de près bien menés on mouille par 7 mètres de fond, à un endroit qui nous semble être plus ou moins face au boulevard Charles de Gaule (je connais assez mal La Baule). On n’est pas trop mal placé, un peu trop loin certainement, mais on arrive surtout beaucoup trop tôt, l’attente sera loooongue longue longue.
La mer est belle, le mouillage serait agréable sans les arrivées successives des vedettes à moteur pleine balle qui viennent s’accumuler sur notre babord.
Et puis la nuit tombe, laissant dans le ciel une toute petite virgule de lune qui n’éclaire pas grand chose. Les seules lumières viennent du remblai qui pour le coup offre une infinité d’informations. Avec la nuit, le vent fraîchit et change radicalement de direction. La journée a été très chaude, la soirée ne l’est pas tant que ça.
Vient le moment tant attendu : 23h et le début du feu d’artifice qui est très sympa, et parmi les plus longs et riches de toute la côte : un peu sur la gauche on a celui du Croisic, probablement celui de Guérande, et en se retournant et bien plus loin, sans doute Saint Brévin, Préfailles et Noirmoutier. Il y en a un peu de partout, je trouve ça fantastique mais je me fais vite moquer : qu’est ce que je vais chercher les feux d’artifices microputiens avec mes yeux dans le dos quand on en a un géant juste devant soi… C’est vrai, n’empêche, d’où qu’on regarde, c’est fête ! :)
Après avoir cru assister à plusieurs reprises au bouquet final, le der des ders nous laisse dans la pénombre et m’envoie à l’avant remonter l’ancre. J’imaginais dans mes rêves être dans la nuit noire avec un clignotant rouge et vert bien visible au bout. En fait, le trait de côte est tellement fouilli et tellement lumineux que le port n’est pas évident à trouver dans ce bazar.
On ne se laisse pas abattre, on met les gaz et on envoie même le génois sous ce vent bien frais. Et il y a du monde partout ! Tout le monde à fond les manettes ! Et tout le monde n’a pas ses feux de nav ! Entre le vent et les vagues d’étraves sur lesquelles on surfe sans ménagement, le bateau n’est pas très simple à mener, fait quelques embardées mêmes (j’ai du 8 noeuds sur la trace, et je veux bien le croire)… rien d’irrattrapable, mais ça donne un peu l’impression en vélo de rouler le long d’un tuyau d’arrosage : faut rester ferme sur le guidon / la barre. Et plus on avance, plus on est nombreux, plus on se concentre, plus on ralenti vers ce qui apparaît comme être l’entrée du port…
Qui est totalement embouteillée, il est minuit, on voit pas grand chose, y’a du monde partout, on ne sait pas ce qui bloque, mais ça bloque. C’est bien pire que l’ouverture de l’écluse à Arzal en heure de pointe et en haute saison. On prie pour que le moteur soit ferme sur son régime ! Et il le sera jusqu’à nous mener à notre ponton.