Aujourd’hui, on sort le bateau de l’eau pour une petite semaine de travaux chronométrés. Départ tôt le matin pour le port avec mon beau-frère magicien avec une peu de préparatifs en vue, un grutage, et un démâtage au programme.
Le matin, on prépare le démâtage toujours avec la méthode Henri, et toujours avec le tangon qu’on m’avait déjà prêté l’an dernier (encore merci !). C’est toujours un peu long, mais ça se présente super bien, je pense que cette fois ci, on a super bien géré la longueur pour que l’axe de rotation soit le même entre le hauban provisoire et le pivot du pied de mât. Mais il est déjà temps d’aller manger et faire un petit tour à la capitainerie du port pour confirmer et régler le grutage prévu en début d’après midi.
Et puis, après cette pause du midi, direction le bateau, on quitte le ponton direction la « zone technique » et sa cale. On arrive et il y a des bateaux partout ! On pense d’abord que ceux qui sont appontés ici attendent comme nous une mise sur terre plein, aussi on vise un ponton un peu plus loin qui nous permette d’observer les allers et venues autour de la grue. Un bateau monte, deux autres descendent et on se rend compte que les bateaux sur les pontons autour de la cale ne semblent pas là pour accéder à la grue… On se rapproche et se met à couple d’un bateau de 50 pieds. Avant même qu’on ne finisse la manoeuvre, le conducteur de la grue (l’élévateur me dira-t-on plus tard) me demande de ne pas m’amarrer et qu’on s’occupe de nous juste après.
Il y a un bon petit vent latéral, j’appréhende un peu la manoeuvre qui se déroule finalement plutôt bien, sous les conseils du conducteur de la grue : un peu plus à gauche, un peu plus en avant et hop, c’est déjà fini.
Ensuite, ça va super vite, on sent que les gars du port font ça en permanence.
Je note les différences entre les chantiers. Notre premier chantier n’avait pas de grue et uniquement un ber hydraulique. Le second avait les deux mais n’avait utilisé que la grue pour la mise à l’eau. Mais le calage se faisait avec des bers simples, avec des chaines pour les solidariser. Ici la grue lève le bateau, le pose sur un ber à quatre pieds, un calage très rapide et à quatre mains se fait avant que le tracteur ne soulève le ber avec une plateforme hydraulique et emmène le bateau à son emplacement. Ça me laisse une forte impression d’efficacité !
Petite surprise lorsque le saumon sort de l’eau : la dérive n’est pas totalement remontée, et de loin donne l’impression qu’un paquet de moule y a trouvé refuge. De plus près c’est encore plus curieux, je me demande si c’est organique ou une tôle avec des bulles de rouille… Après grattage, on dirait des bulles de vases imbibées de rouille. En tout cas, la dérive a vécue. Il faudra sans doute s’en occuper un jour prochain !
Mon attention s’est aussi porté sur mon antifouling, après un an sous l’eau, j’étais pressé de voir comment se comporte le coppercoat. Ce n’est pas parfaitement nickel, mais ça donne vraiment l’impression que c’est quand même efficace et qu’après un coup de Karsher on retrouvera une coque toute neuve et prête pour une nouvelle saison. La suite après le coup de Karsher…
Et puis vient le moment du démâtage. On libère les bas haubans avant, libère l’étai qu’on fixe au tangon. On est prêt à descendre le mât mais une courte giboulée nous fait temporiser. Ça ne dure pas, on descend le mât, et en effet, les préparatifs du matin ont bien été menés, plus d’oscillation latérale aucune, le mât descend sereinement sur son support. C’est là que ça se gâte. Impossible de bouger le pied de mât pour le sortir du pivot, les deux sont collés l’un à l’autre. J’imagine alors que c’est peut-être le nouveau support de mât réalisé juste avant qui est plus haut, que l’angle du mât est trop prononcé… On remonte, change le support de mât pour celui qui avait fait ses preuves l’an passé… Et toujours impossible de finir la manoeuvre.
On finira par tout remonter, remettre la manoeuvre à plus tard et rentrer dans nos maisons. Un peu penaud en ce qui me concerne.
Au moins, on aura profité au retour d’un beau soleil et de la quiétude du port.
[…] la journée de la veille et les tentatives infructueuses de démâtage, j’ai passé la soirée en SMS avec des amis […]