Ah quand même !
Aujourd’hui, jour des enfants, je me dirige au port dès la première heure. J’avais appelé le magasin hier pour m’assurer que j’y trouverai mon hauban, j’ai une voiture avec de l’essence, et malgré une météo maussade, c’est le bon jour. Je me rue donc sur le ship du port dès mon arrivée (en fait, après un rapide tour au bateau pour être sur de ne rien oublier) et récupère le hauban manquant. Ne me reste plus qu’à le mettre en place et tenter le matage. En fait, le temps de détacher le mât que j’avais sécurisé autant que je le pouvais, le décaler pour avoir accès à sa tête, fixer le hauban, perdre une goupille dans l’eau, remonter le pataras, préparer mes derniers ridoirs, sécuriser le support de mât, il est déjà midi. Sauf que pour pratiquer seul la « technique de matage en solitaire Henri » il faut avoir de sacrés balls… et là je ne me sens pas tout à fait prêt encore… et je n’ai vu personne ou presque de la matinée sur le ponton.
Je passe donc un coup de fil à mon épouse qui s’était proposée le matin : c’est ok, je repasse à Nantes pour la prendre avec les enfants. Petit aller-retour avec un déjeuner avalé en vitesse au milieu, il est 15h quand on arrive sur le bateau. Il y a plus de monde que le matin sans que ce ne soit un jour faste. La météo expliquant sans doute cela, surtout après ces quelques jours de vigilance orage.
On recule le mât qui se déplace sans effort sur mon nouveau support (et n’a pas tendance à piquer du nez par l’arrière comme l’an dernier), et on prépare le tangon pour le matage, avec plusieurs tentative pour tendre comme il faut les haubans provisoires. On est prêt, et on commence à lever, un voisin de ponton passe et propose son aide que je décline gentiment ; il continue son chemin en précisant qu’il est un peu plus loin. Sauf que le mât a une vraie tendance à partir sur le côté. On repose, essaye quelques ajustements, relève, ça repart comme la première fois sur le même côté, on repose. Du coup je retrouve le voisin sur son bateau et m’adresse à lui en ces termes et avec un grand sourire : « je crois que j’ai changé d’avis… ».
La suite se passe parfaitement bien, avec le voisin en pied de mât pour l’orienter. Ça coince quelques fois : les haubans le long des chandeliers, puis la tension dans les haubans et bas haubans à cause de ridoirs trop tendus, puis une pièce que j’avais décidé d’ignorer (une espèce d’interface entre le ridoir et la cadène) qui raccourcissait de quelques centimètres mes bas-haubans, bref, on passe quand même un peu de temps mais on finit par avoir le mat posé, et tous ses câbles fixés. Je libère mon voisin en demandant comment je pouvais le remercier, je ne le saurai pas…
S’en suit pas mal de réglages un peu au feeling, beaucoup de tâtonnements, pas mal de tours et d’anti-tours, je finirai quand même par me le rentrer dans le crâne : sens des aiguilles d’une montre, ça desserre (sauf le hauban tribord qui marchait à l’envers des autres et que j’ai quand même fini par remonter dans l’autre sens tellement ça m’embrouillait pour tout)… À 18h, rappel à l’ordre de l’amirauté : il est l’heure de rentrer… Ah mais non pas avant d’avoir fini. On partira vers 19h30, et j’aurai même remonté ma bôme.
Le soir, je m’intéresse à la littérature sur le réglage d’un mât, ce que j’aurais dû faire avant, là j’ai la théorie, une méthode et quelques astuces (la plupart présentes dans cet excellent document offert par Selden) par exemple : hisser un filin avec la drisse de GV en haut de mât pour mesurer la distance entre la tête de mât et les cadènes, utiliser un double mètre pour mesurer la tension dans les haubans… bref j’ai un peu tout à revoir la prochaine fois ainsi que hisser mes voiles, en priant pour que mon génois soit accepté par l’enrouleur tout neuf et que ma nouvelle GV coulisse dans mon ancien mât :)
Vivement la prochaine fois !
[…] quelques courses et de retour au bateau, vient le réglage du mât, lors la précédente session, je l’avais fait en me fiant à mon instinct, mais en me renseignant au retour, je me suis […]