4h30 et le réveil sonne déjà. Un café, un départ sur garde et nous voici sur l’eau direction Arzal.
Les jours passés, Erwan m’avait un peu sondé sur le sujet, est-ce que j’avais déjà navigué de nuit, est-ce que ça me brancherait de le faire… Non, ça ne m’étais jamais trop arrivé, l’année passée on avait terminé notre nav au moment du coucher du soleil, mais on y voyait encore bien, et oui, c’est par contre une expérience qui me branche ! L’amie d’Erwan travaillant le soir, si on avait une chance de rentrer chez nous dès le samedi, c’était en arrivant pour l’éclusage de 14h. Et pour ma part j’avais un blablacar en fin de journée à Arzal centre.
La navigation commence une grosse heure après notre réveil, sous la lune qui nous permet de voir finalement assez bien, et devant nous, le ciel découpe en noir sur fond bleu nuit la Presqu’île de Rhuys. A notre tribord, le phare des grands cardinaux signale sa présence, et face à nous les éoliennes d’Ambon nous donnent un point à viser. On navigue au près, et comme les jours passés, Pignouf se comporte remarquablement bien. Je savoure chacun des instants avant pendant et après le lever du soleil. Quel pied !
Le soleil émerge vers 6h30, je passerai quelques longues minutes assis à l’avant du bateau à en capturer le lever en vidéo.
Avec le soleil, le vent diminue. On change de bord pour partir à l’Est. On aimerait bien arriver au dessus de Dumet, mais c’est trop serré, en allant tout droit, on irait plutôt vers Piriac, voire La Turballe ou Le Croisic. Le vent adonne tout en faiblissant en intensité. Le brio d’Erwan est tellement réactif que c’est une école de nav à lui tout seul. Chaque réglage est immédiatement suivi d’effet. Je m’amuse beaucoup les yeux sur mon gps à voir comment prendre de la vitesse avant de chercher à faire un peu de cap. C’est vraiment épatant.
Au troisième bord, on lance le moteur pour une interminable ligne droite vers la Vilaine, il est alors 10h30 et le vent nous a abandonné sur un miroir bleu.
C’est à la fois un peu ennuyeux et franchement magnifique, la seule chose qui fasse onduler cette mer d’huile, c’est le brio propulsé par son moteur hors-bord. Dumet au loin prend des airs d’île tropicale. A l’embouchure de la Vilaine, quelques voiliers sortent et se dirigent qui au sud, qui à l’ouest, qui au sud-ouest, chacun a son programme. En face de Billiers, un gars s’essaye au ski nautique et trouble un peu le calme ambiant, il a une petite tendance à plonger (se bananer, vautrer, gameller, il a à son arc quelques flèches) et ce, à chaque fois qu’il croise la vague d’étrave de son zodiac, ça fait de quoi s’amuser un peu.
Je fais la réflexion à Erwan que si j’avais à choisir entre mon Edel et son Brio, je serais bien embêté, ce qui semble totalement l’abasourdir. C’est qu’en famille, on utilise le bateau presque plus comme pied à terre à la plage et j’apprécie du coup grandement son agencement intérieur. Si j’avais à mes côtés des dingues de navigation, le constat ne serait pas nécessairement le même. Et puis qui sait, avec une GV neuve… A bien y réfléchir, c’est le nouveau bateau de Patrice (le Tonic 23) qu’il me faudrait idéalement, petit, confortable et rapide ! :) Après cette petite gaffe, je profite du temps qu’il nous faudra pour atteindre Arzal pour regrouper mes affaires. Erwan me demandera assez vite de m’occuper des pares battages et de préparer le passage de l’écluse.
Et je prends une vraie leçon, il est tellement plus préparé à ces manoeuvres, qui pour moi étaient toujours un bon moment de stress, que je voudrais presque revenir exprès passer l’écluse avec l’Edel enrichi de ses enseignements ! D’abord ne pas lésiner ni sur le nombre ni le volume des pare-battages, même si les copains de la flottille ricanent parfois, si ce n’est pour soi, ça permet de se tenir prêt à l’assaut des autres bateaux. Et puis, préparer quatre haussières, deux à l’avant, deux à l’arrière, en les disposant sur les balcons pour qu’elles puissent être attrapées à la gaffe par les voisins. Ensuite, s’amarrer d’abord par l’arrière, puis avancer pour amarrer l’avant. Avec une paire d’amarres, si on n’a pas attrapé la bonne chaine, c’est un jeu d’enfant d’aller chercher l’autre avec la seconde haussière, puis de détacher la première. Le tout présenté avec une pédagogie parfaite au moment où je crois voir le feu de l’écluse au rouge et où Erwan stoppera le bateau pour s’en assurer, le temps de me retourner il est manifestement au vert (mais je jure l’avoir vu rouge).
L’écluse passée, on prend une place sur le ponton visiteur. La copine d’Erwan ne tarde pas à arriver : quelques allers-retours à la voiture et on va déposer le brio sur sa bouée. Erwan m’explique avoir mis un bout flottant vert entre ses deux bouées. Celui ci a coulé mais je le remonte quand même. Il est accroché à une haussière couleur Vilaine (entre vert et jaune). Au moment où Erwan me demandera de nous accrocher au bout blanc, je ne ferai pas le lien tout de suite, je ne vois rien de blanc à proximité… je me trouve un peu con quand même :)
Je propose une petite bière mais Erwan et sa copine ont des impératifs. Ils auront la gentillesse de me déposer vers 15h30 au bourg d’Arzal, et vu comme je suis chargé je suis bien heureux de n’avoir pas fait le chemin à pied comme je l’envisageais à l’origine :) Merci à vous ! Je me trouve tellement chargé que mes envies de découvrir le bourg à pied s’arrêtent finalement dans un bar où je ne me sens pas très bien accueilli, il fait chaud, j’apprécie la dernière bière du séjour, achète un magazine qui me fera remarquablement passer le temps à l’ombre d’un abribus jusqu’à mon rendez-vous de 18h30.
Voici qui conclu cette flottille 2018, cette année encore que de bons moments, que de plaisir partagé, et l’envie de remettre ça aussi vite que possible ! Merci à tous, en particulier à Erwan pour m’avoir accueilli à bord de Pignouf, le Brio le plus rapide de l’ouest ! Merci infiniment !
Aujourd’hui : 28,6 milles, 3,7 milles de moyenne (fond)
Total depuis dimanche : 146,5 milles
superbes photos et un reportage qui donne envie…. Alain Krenn III
Bonjour Alain,
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Joignez vous à nous l’année prochaine :)
Alain
[…] remonte ainsi au samedi 9 juin, juste une semaine après le retour à Arzal. On est à Pornichet avec mon neveu et on quitte le port pour trouver une mer […]